COMMUNIQU�

27 mars 2003

RECOMMANDATIONS DU CCRH � L’�GARD DE LA MORUE DU NORD


St. John’s (T.-N.) -- Le Conseil pour la conservation des ressources halieutiques (CCRH) a pr�sent� aujourd’hui ses recommandations au ministre des P�ches et des Oc�ans � l’�gard des imp�ratifs de conservation de la morue de 2J3KL pour 2003-2004.

En formulant ses recommandations, le CCRH a tenu compte des r�sultats de l’examen scientifique fait par P�ches et Oc�ans Canada (MPO) et des commentaires des p�cheurs, des associations communautaires et d’autres intervenants de l’industrie. Le Conseil a tenu des consultations � Twillingate et St. Anthony en d�cembre 2002, ainsi qu’� Grand Falls, Clarenville et St. John’s pendant la premi�re semaine de mars 2003.

Le Conseil a �tabli que le stock de morue du Nord est dans un �tat grave et qu’aucun progr�s n’a �t� r�alis� au titre de sa reconstitution depuis l’imposition du moratoire sur la p�che en 1992. Par cons�quent, il consid�re des mesures plus rigoureuses et innovatrices visant � accro�tre les chances de reconstitution de la ressource. Comme le Conseil est d’avis qu’aucune mesure unique ne permettra d’accro�tre de beaucoup les chances de reconstitution de ce stock, il recommande qu’une nouvelle strat�gie globale soit mise en oeuvre et qu’elle soit utilis�e comme assise d’un plan de reconstitution du stock de morue du Nord. Le CCRH remarque que ses principales recommandations ant�rieures — notamment celles � l’effet de r�duire la mortalit� imputable aux phoques et � la p�che et d’interdire la p�che dans certaines p�cheries des bancs — n’ont pas �t� suivies.

Dans la demande d’avis qu’il a pr�sent�e au Conseil, le Ministre a exprim� l’opinion que des changements de fond devaient �tre apport�s dans la gestion des principaux stocks de morue. Le Conseil est enti�rement d’accord avec le Ministre. Comme point de d�part, le Conseil croit que les composantes c�ti�res et hauturi�res du stock devraient �tre trait�es de mani�re diff�rente et que des mesures exhaustives devraient �tre mises en place pendant une p�riode initiale de cinq ans, apr�s quoi leur efficacit� et leurs effets devraient �tre �valu�s dans la plus grande mesure possible.

Tant pour les composantes c�ti�res que les composantes hauturi�res du stock, le CCRH croit qu’une nouvelle strat�gie globale de r�tablissement doit �tre fond�e sur un niveau accru de collaboration et de partenariat entre le MPO, l’industrie et les collectivit�s de p�che.

La strat�gie de r�tablissement propos�e repose en grande partie sur la cr�ation de conseils des p�ches c�ti�res, compos�s de gens ayant un lien �troit avec les p�ches, qui joueraient un r�le d’intendance. Ces conseils disposeraient de pouvoirs pr�cis pour prendre des d�cisions op�rationnelles en ce qui concerne les captures et les prises accessoires au niveau local, ainsi que les questions d’application de la r�glementation. Ils participeraient aussi � la prise de d�cision de gestion portant sur l’ensemble du stock. Le CCRH est convaincu que de tels conseils locaux pourront aider � piloter la p�che de la morue du Nord vers le r�tablissement et � amener les p�cheurs et les collectivit�s � assumer la responsabilit� de leur avenir.

Dans le cas des composantes hauturi�res du stock, le Conseil recommande un niveau beaucoup plus �lev� de protection qu’avant l’imposition du moratoire. Afin de r�duire la mortalit� imputable aux prises accessoires et les perturbations des reproducteurs et des juv�niles, le Conseil recommande de constituer des � bo�tes � morue � exp�rimentales dans le chenal Hawke et dans la zone du corridor de Tobin’s Point–Bonavista. Ces eaux seraient prot�g�es de toute forme de p�che commerciale (sauf les casiers � crabe) et d’activit� envahissante, comme l’exploration sismique. Ces bo�tes offriraient � la morue des bancs les meilleures chances de se r�tablir.

 L’une des mesures les plus innovatrices recommand�es par le Conseil est le d�barquement obligatoire de toutes les prises accessoires de morue provenant des eaux hauturi�res. Il propose en outre que ces prises soient confisqu�es et vendues au profit de Sa Majest� et que les fonds issus de cette mesure servent � financer les travaux scientifiques visant les sous-stocks des bancs.

� Le stock de morue du Nord n’a montr� aucun vrai signe de r�tablissement depuis l’imposition du moratoire sur la p�che en 1992, a d�clar� M. Fred Woodman, pr�sident du CCRH. Le temps est venu d’adopter une nouvelle approche. La fermeture de la p�che commerciale de la morue ne donnera pas les r�sultats voulus. � M. Woodman a ajout� que la protection des derniers sous-stocks des bancs repose sur la mise en oeuvre des recommandations formul�es dans le pr�sent rapport.

Lors des consultations tenues en mars � Terre-Neuve, le Conseil a, une fois encore, entendu les p�cheurs pr�sents se plaindre, sans exception, de l’incidence n�gative des phoques sur le r�tablissement de la morue du Nord. Ils �taient tous d’accord pour dire que ce stock ne peut pas se r�tablir si les populations de phoques demeurent � leurs niveaux actuels. De fait, le r�cent rapport sur l’�tat de ce stock reconna�t la possibilit� que la pr�dation exerc�e par les phoques emp�che le stock de morue de 2J3KL (morue du Nord) de se r�tablir. Les conseils des p�ches c�ti�res propos�s par le CCRH seraient responsables d’aider � �tablir des zones d’exclusion des phoques et auraient des responsabilit�s pr�cises en ce qui concerne la conservation de la morue.

Bien que les composantes c�ti�res du stock soient en meilleur �tat que les composantes hauturi�res depuis le moratoire, leur niveau d’abondance a diminu� dans les derni�res ann�es. Le Conseil a donc d�termin� que la mortalit� dans les eaux c�ti�res imputable � toutes les sources doit �tre r�duite � sa plus simple expression pendant une p�riode d’essai de cinq ans. La mortalit� imputable aux phoques doit �tre frein�e. Le Conseil a en outre envisag� les cinq sc�narios possibles suivants en vue de r�duire la mortalit� par p�che :

 1.       Interdiction totale de p�cher, aucune prise, aucune prise accessoire, aucune p�che sentinelle.

2.       Comme en 1, mais avec une p�che sentinelle.

3.       P�che sentinelle seulement avec prises accessoires assujetties � un plafond de 1 500 t.

4.       Activit�s limit�es des p�cheurs-rep�res, des prises accessoires et de la p�che sentinelle [exigerait un TAC d’au moins 2 500 t].

5.       Statu quo avec un TAC de 5 600 t.

Le CCRH croit que l’option 3 est la meilleure ligne de conduite � adopter et favorisera la plus grande r�duction de la vraie mortalit� par p�che. Le CCRH insiste qu’il n’appuiera pas la mise en oeuvre de l’option 3 sans la mise en oeuvre des autres recommandations visant � prot�ger la morue du Nord, parce qu’une telle mesure n’aurait pas de chance de reconstituer le stock, ce qui demeure l’objectif premier.

Dans le cadre d’une strat�gie globale de r�tablissement, le Conseil formule 20 recommandations � l’�gard de la morue du Nord. Ce plan repose en grande partie sur l’intendance de la ressource par les p�cheurs et des mesures visant � prot�ger les sous-stocks de morue du Nord afin de donner � l’ensemble du stock les plus grandes chances de se r�tablir.

Le rapport pr�liminaire et les recommandations du CCRH sont disponibles au site Web du CCRH, � www.frcc-ccrh.ca.

-30-

Pour un compl�ment d’information, communiquez avec :

Arthur Willett
Directeur ex�cutif, CCRH
(613) 998-0433